Charles-Emmanuel Thuret, pour l’amour des ruches

À 36 ans, il est le nouvel apiculteur en charge des huit ruches installées aux jardins familiaux. S’il débute dans le métier, le jeune homme possède une qualité indispensable : la passion.

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Lorsque Charles-Emmanuel Thuret commence à parler apiculture, très vite nous sommes embarqués dans le monde fascinant des abeilles. On se prend facilement au jeu en l’écoutant nous décrire cet univers primordial pour la biodiversité, sans jamais se lasser. Intarissable sur le sujet, il n’en demeure pas moins modeste. « On dit qu’il faut 7 ans pour être un bon apiculteur. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre. »

Indispensable pour la biodiversité

Diplômé du Rucher École de La Croix Blanche de Domont en 2023, Charles-Emmanuel ne connaissait absolument rien de ce monde il y a encore 2 ans, « à part que je consommais du miel », sourit-il. Curieux, il assiste à une réunion de l’association AAVO (les Amis des Abeilles du Val d’Oise) à Eaubonne. Ce sera une révélation pour lui. « J’ai découvert un monde plein de secrets et de magie. L’abeille est un insecte incroyable, indispensable pour la biodiversité. En les regardant de plus près, on se rend compte que leur vie en communauté n’est pas si éloignée de la nôtre. Elles interagissent, communiquent avec une grande intelligence. »

Pour les observer, il ne faut pas avoir peur de s’approcher même si une colonie peut compter entre 40 000 et 70 000 abeilles ! « Au début, c’est un peu déroutant avec le bruit de les voir juste sous ses yeux. Mais il suffit d’être doux dans ses gestes et avec l’utilisation de la fumée inoffensive on peut les approcher sans crainte. » En pleine saison, il leur rend visite tous les dix à quinze jours pour s’assurer que la hausse (partie supérieure de la ruche) se remplisse bien en nectar. « Il faut aussi vérifier dans le corps de la ruche que la reine est toujours présente et qu’elle pond des œufs. »

« Ce métier nous apprend l’humilité »

Directeur des relations extérieures pour le Grand Paris Express, il vit à Soisy-sous-Montmorency depuis un peu plus d’un an. « Après le COVID, j’avais envie de quitter Paris. J’étais d’abord à Enghien-les-Bains avant d’arriver ici. » Et quand l’opportunité d’avoir des ruches s’est présentée, il n’a pas hésité. « C’est une véritable chance de pouvoir exercer ma passion. Ici, j’ai pu faire de belles rencontres notamment avec les jardiniers de Soisy qui sont très impliqués. Je sais qu’ils gardent un œil sur les ruches ! »
Désormais apiculteur sur son temps libre, Charles-Emmanuel pourrait-il en faire son métier ? « J’aurais aimé mais c’est difficile d’en faire une activité à plein temps car il y a tellement d’aléas entre les prédateurs, les maladies et la météo. Aujourd’hui pour moi, c’est un compromis parfait. »
Une vraie satisfaction pour ce passionné qui aime rappeler que ce métier apprend avant tout « l’humilité car on dépend de la nature ».

Comment est fabriqué le miel ?
Apprécié en France, premier pays consommateur en Europe, le miel est fabriqué grâce au travail des abeilles qui s’en servent notamment pour nourrir les larves et faire des réserves pour l’hiver. Il provient du nectar des fleurs que les abeilles butinent. Les butineuses ramènent ensuite ce liquide sucré jusqu’à la ruche et le transmettent aux abeilles chargées de le stocker dans des alvéoles qu’elles ont fabriquées. Cette transmission et la ventilation de la ruche contribuent à transformer le nectar jusqu’à ce qu’il atteigne un taux d’humidité compris entre 16 et 18 %. Une fois « maturé », l’alvéole est operculée, cela devient du miel. Sur chaque ruche il est généralement possible de faire une à deux récoltes par an mais il est essentiel de laisser suffisamment de réserve à la colonie.